Écologie Pour que l'arbre, partout, nous accompagne
La Fédération internationale de l'arbre lance un pacte et une charte, utilisés pour une campagne de lobbying auprès des candidats aux élections.
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Créée en 2015 par un jeune passionné d'arbres, Mathieu Lemouzy (voir l'interview parue dans le Lien horticole n° 990 du 2 novembre 2016), la Fédération internationale de l'arbre a lancé « Génération Arbre », un « pacte pour l'arbre dans la ville et dans nos vies », outil de communication avec lequel l'association a battu les dernières campagnes électorales. Le « mouvement apolitique et citoyen » avait pour objectif d'interpeller les candidats pour mettre fin au « désastre arboricole français », considéré comme « un fléau mais pas comme une fatalité ».
Ému par « tous ces arbres abattus sur les parkings, parcs, bords de route... pour des projets immobiliers, sans parler de toutes ces tailles irrespectueuses et inutiles », Mathieu Lemouzy est donc allé vers les candidats à la présidentielle et aux législatives avec une charte en 20 engagements « pour que l'arbre intègre les politiques publiques au sein du ministère de l'Écologie, ce qui serait un fait historique ! » Si l'on en croit son initiateur, 3 candidats du premier tour de la présidentielle, Jean Lassalle, Nicolas Dupont-Aignan et Philippe Poutou avaient apporté leur soutien au projet.
Un texte ambitieux et idéaliste
En signant la charte, l'élu s'engage à la reconnaissance de l'arbre comme patrimoine vital, à l'intégration d'une politique de l'arbre au sein du ministère de l'Écologie, à l'initiation d'un débat ente tous les acteurs de la gestion des arbres. Le texte demande aussi au signataire de s'engager à mettre en place un programme d'éducation à ce végétal dans les écoles, d'encourager la création d'arboretums et de jardins botaniques. Enfin, le pacte réclame la mise en place de journées de l'arbre et la création d'une qualification certification « Quali-élagage » pour la profession d'arboriste grimpeur.
À un niveau plus large (« en Europe et en UE »), le texte demande la création d'une convention européenne, de rendre obligatoire dès 2024 la formation (niveau II) « Technicien de l'arbre écologique et durable » (que la fédération internationale va créer), pour tous les responsables de patrimoine arboré des collectivités et enfin d'allouer des fonds pour la formation professionnelle à l'arbre, y compris pour les élus...
Enfin, la charte exige de « créer de nouvelles normes (pour les collectivités, entreprises et particuliers) pour que la conception, la plantation ainsi que l'entretien aient lieu dans des conditions optimales (et pour ne plus voir des sujets à côté des lampadaires ou un socle béton autour du tronc...) » et d'établir « des sanctions budgétaires (- 5 % des dotations nationales, de l'Europe et de l'UE) pour les collectivités qui dévieraient du droit chemin à l'horizon 2024 (arbre mal placé, mauvais choix d'espèce, tailles abusives et inappropriées).
Toujours ambitieux et souvent idéaliste, ce texte pourrait devenir un bon outil d'économies pour les finances européennes, au vu de ce que l'on constate tous les jours sur le terrain !
Pascal Fayolle
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